C’est le printemps C’est le mois d’ AVRIL
C’est le mois pour les histoires de folies et d’asperges…..Ecoutez celle ci
En avril, outre les précautions textiles d’usage bien connues sous nos latitudes pourtant de moins en moins tempérées, il est une légende rhénane qu’on racontait tout bas dans les maisons: le vent du Rhin ramenait chaque année des grains de folies qui essaiemaient au hasard, transformant certain.nes de vos voisins.es en Aprilenachen.
En alsacien a « Nach », a « Nachin » est une folle, un fou, qui pendant ce mois
de contrastes météo fort, est celle ou celui qui prend la parole de manière surprenante, dans des endroits inattendus, à des moments improbables, et pourtant, leurs paroles ne s’oubleient pas.
Car elles donnent du sens à l’insensé, à l’impensé. Par exemple,
Perchée sur la branche du magnolia en fleurs, la folle Anna vous susurre: Prends ces tessons de céramique et compose un cadre, ainsi tu n’auras plus envie de casser des briques sur le dos de ta fille!
TChang le fou, du haut de la grange sourit en vous tendant un bon noeud de fine chanvre bien travaillée à poser sur la langue avant que n’en échappe le mot de trop qui risque de faire basculer votre affaire.
Elise la claire, buste fier vous donne un hochet antinucléaire pour alerter les bébés, avant , comme l’immense Jacques H., de monter au ciel des poètes
Hortense les mains sur les hanches vous tire la langue pour mieux vous faire tendre les deux oreilles aux bruissements des murmures et aux craquements des peuples en peine…
Eugène assis sur le banc en bras de chemise le béret sur le coté braille » Vive le Général DE Gaulle, lui aussi aimait manger les asperges d’Alsace avec tante Yvonne »
Et en toutes et tous choeur, ils vous chantent: les Asperges, les asperges, il n’y a que çà de vrai. En avril, foin des fils, taclez les buttes sableuses, piquez au fond vers les tiges délice, et sortez les asperges au grand jour. Dans l’asperge, tout est bon, des tiges du fond aux feuilles du plafond!
c’est la saison c’est la saison. Ici et…. ailleurs, le saviez vous ?
Cette plante sauvage depuis 2000 ans au moins fait des va et vient entre Europe, Méditerranée et Afrique du Nord, avant d’atterrir sur nos tables en avril:
Asparagus en latin, Spargel en allemand, Spärriechle en alsacien, esparrago en espagnol, sparanghel en roumain, « secoume » en arabe algérien et…. en wolof..tiens pas trouvé, au secours ami.es sénégalais !
Mais…. pourquoi les AprileNachen mettent tant le focus sur les asperges comme mets de choix de leur mois ?
les Folles et Fous d’avril ont comme règle d’afficher leurs émotions, leurs sentiments , leurs questionnements, sans crainte démesurée de la réprobation du « quendiraton », surtout en matière d’alimentation, domaine où l’intolérance se répand plus vite de les commentaires pose la question du légume phare du mois d’avril :
Parce que l’asperge est aphrodisiaque !!!
et en plus, intercontinentale, plus verte les Verts de France, plus légère que les plume de l’Eider, et aussi méritée en bouche que l’on a sué pour la bien cuisiner avant de l’avoir bien buttée, soignée, cajolée dans les terres sablonneuse de notre Alsace chérie….
donc aussi EXOTIQUE !!! Exotique, les Schpariechle de Hoerdt ?
Eh oui : Wikip. Prétend que les asperges de Hoerdt sont arrivées ici dans ce village du canton de Brumath par le bateau et par un pasteur alsacien revenu des colonies qui y avaient gouté en Algérie, très précisément à Philippeville, en 1879.
Philippeville,(ex Fort de France) redevenue depuis 1962 Skikda en arabe algérien, Skigda localement, Tacida en berbère,Sucaicada en arabe, et … Rusicada du temps des phéniciens..
Que de colons, que de noms, nom de noms, heureusement que les asperges sont d’Alsace !!! Même si je viens d’un village bien alsacien qui s’appela Drususcapo, pui drusenvilla, puis Drusenheim, et en parler local, Drûuse’hem, Drüusenhe, et j’en passe.
Mais revenons aux asperges, Asparagus légume à la passionnante histoire de 2000 ans, aussi vieille que Strasbourg: Romains et Egyptiens l’appréciaient…
Et puis plouf, elle a disparu des écrans européens jusqu’au XV siècle où elle réapparait petite verte et barbue, longue et amère à mâcher…Mais certains jardiniers du roi, d’Argenteuil s’obstinèrent, et une fois forcie, buttée et génétiquement travaillée même sans connaitre les lois de Mendel, elle se fit une place de luxe à table.
En effet, les moines et moniales en ont vanté les vertus anti-allergiques, anti tension artérielle depuis des siècles et même sous leur forme verte moins appétissante, ce qui a dû faciliter la reprise de sa culture et son expansion dans l’espace.
Sans doute ont-elles transité, depuis les Phéniciens, vers Argenteuil et puis retour au bercail, et puis re-navette vers la vallée de la Loire ensuite, petit détour par les Landes, puisque la catégorie 1 vient aujourd’hui de là bas…
La seule chose que je ne sais pas, c’est si le pasteur de Hoerdt les a acheté, piqué ou ramené en souvenir- cadeau de repas partagés avec les habitant.es de Philippeville, ou en souvenir d’expériences plus coquines: à vérifier , historiennes, historiens, à vos plumes !
A Strasbourg, dans le cadre des semaines de l’égalité, une exposition et un conte afro-alsacien
LES TIRAILLEURS AFRICAINS : UN DEVOIR DE MÉMOIRE
Au cours des deux guerres mondiales, l’impact des militaires étrangers fut d’une importance capitale lors de la libération de la France. Engagés volontaires ou recrutés par la force, ces tirailleurs africains appartenaient à l’armée coloniale et formaient le principal élément de la « Force noire », qui sera dissoute au début des années 1960. Cette exposition invite à s’interroger sur le vivre ensemble et sur l’apport des tirailleurs africains au sein de l’armée française.
A l’occasion de cette exposition, et notamment d’une photo, il y a aura trois sessions de contes. Une histoire vraie à entendre
« Quand Katell rencontre l’inconnu à la chéchia rouge »
Ce conte de Marianne évoque une rencontre pendant la grande guerre entre une jeune fille et son libérateur.
Dates et lieux du conte:
vendredi 29 septembre de 16h30 à 18h30
CSC Victor Schoelcher, rue du Rieth (Cronenbourg) 03 88 77 76 75
mercredi 4 octobre 16h30-18h30
l’Aquarium, à l’Aquarium, 15 rue Augustin Fresnel Cronenbourg
mercredi 11 octobre 16h30-18h30
CSC L’Escale, 78 rue du DR François (Robertsau) – 03 88 31 45 00
Pour tous publics, enfants, jeunes , familles
Mnémosyne 