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Les contes de Marianne, un projet de blogueuse sensible

Le conte, une forme enfantine ?

Conte, comptine, récit, légende, nos sociétés de la communication mondiale nous y baigne à longueur de films, de séries, de vidéos :

– parce que le conte c’est à la fois récit, histoire, orale, issu de la culture populaire

– parce que le conte permet l’imaginaire , ancré ou non dans les traditions et légendes

– parce que le conte s’adresse à tous les publics

– parce ce que un conte peut être de style et genre littéraires adaptable à tout âge

– parce que c’est la forme de communication littéraire à la fois écrite et orale, qui jette des ponts entre les styles et les supports

Quels contes ?

– Des contes qui parlent de tout, de rien, de ce qui nous rend humains, de ce qui nous permet de vivre aujourd’hui debout. Quand même. Ici et ailleurs.

Le conte, il n’a pas besoin d’intrigue comme un roman, ni de péripéties, comme une saga ou un chant. Si le conte a parfois une vocation d’édification, ce sera dans les contes de Marianne d’abord une envie de créer des portraits sensibles, évoquer des figures dans l’ombre, autoriser vagabondages, rêveries, réminiscences , plaisirs d’expressions.

– Des contes à lire, à écouter, à réciter, seul.e ou à plusieurs voix, à crier, à chanter….

– Des contes qui vont donner envie de s’y mettre…

De Marianne : Une Marianne alsacienne, un oxymore ?

Dans l’imaginaire symbolique des prénoms, celui de Marianne en seul mot provient à la fois de la symbolique de la révolution française, le symbole de la liberté, de la femme libre, et aussi, dans les années d’après guerre, plus modestement, d’un titre de roman allemand de Peter de Mendelssohn, « Schmerzliches Arkadien », traduit en français dès 1935 par Denise Van Moppes sous le tire « Douloureuse Arcadie ». L’héroïne, Marianne est une figure romantique, dont l’argument a été repris dans le film de Julien Duvivier, « Marianne de ma jeunesse » , avec un énorme succès en 1955, car il semblait exalter le rêve d’amitié franco- allemande à construire sur les décombres du nazisme.

Entre la Marianne révolutionnaire coiffée du bonnet phrygien de 1789 et la Marianne romantique symbole de cette Arcadie douloureuse du roman écrit par un romancier juif allemand à l’époque de la chute de la République de Weimar, paradis perdu dans les brumes des châteaux de Bavière, il y a beaucoup d’autres Marianne possibles.

Parce que les libertés se conquièrent et s’éprouvent sur des temps longs

Parce que l’émancipation, celle des femmes comme celle des langues se font dans la diversité,

Parce que l’égalité commence par l’existence et l’expérience partagée

Parce que fraternité, sororité, mixité et solidarité ne vont pas de soi

Parce que écrire, dire, conter, raconter, c’est , aussi, mettre des mots sur les maux,

j’envoie deux clins d’oeil qui serviront de manifeste littéraire à ce blog :

Le clin d’oeil de Marie Gouze, dite Olympes de Gouges.

Elle écrivait en postambule de sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne adressée la Reine Marie Antoinette le 14 septembre 1971 :

«Femme, réveille toi !

Le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l’univers »

Le clin d’oeil du poète belge Julos Beaucarné, qui clame dans « Ode aux langues », 2008)

« Toutes les langues sont bonnes à dire

A faire passer par nos gueuloirs

Foin et loin du purisme de la hiérarchisation des langues , littéraire, Hoch oder völkerlich, pire, Weiblich, jouons avec nos langues pour communiquer idées, émotions et sentiments.

Le cœur y démèlera leurs raisons d’être, et, je l’espère, les lectrices oseront prendre parole et plume à la tribune des cultures

Les Textes à paraître : Eclectiques, personnels, pas égotistes

C’est une contribution d’initiative littéraire à la reconnaissance de la littérature orale et du par l’écrit à la liberté d’expression.

Contes d’enfance, conte merveilleux, contes fantastiques, légendes urbaines ou séries du quotidien, le blog les diffusera au hasard des sensibilités des rencontres des échanges et des nécessités.

La culture populaire alsacienne dont mon enfance a été imprégnée puise à la tradition orale rhénane, à la langue française, aux cultures des pays, régions et territoires d’Europe, l’Europe des continents comme des nations. Avec dès le berceau, les Märchen germaniques, les contes de Grimm, de Perrault, de Jean de La Fontaine, les récits et légendes entendues et oubliées, et retrouvées, parfois, ailleurs.Je suis, comme tous les Alsaciens, comme la plupart des gens dans le monde entier, bilingue et même multilingue.

J’écris avec les outils et les moyens du pays où je suis née. La France donc, dans un province où les filles allaient à l’école publique des villages, tenues par les soeurs de la congrégation de Ribeauvillé, en raison du concordat et de la pénurie d’institutrices.

J’ai, depuis, rejoint des enseignements plus mixtes, rencontré d’autres gens, d’autres savoirs ,d’autres cultures, entendu d’autres histoires, d’Afrique, d’Asie, d’Amérique. Mes enfants ont joué avec des autres enfants venus d’ailleurs, au village de mon enfance, où dans les quartiers urbains où j’ai émigré adulte, les parents, les femmes les hommes venus ici. Cette possibilité de publier et d’échanger, textes, mots, recettes, imaginaires, difficultés , espoirs est une liberté dont ce blog va faire l’usage.

Les contes de Marianne

sont des bulles semées sur le net et que le vent des internautes va disperser au gré des courants et des hasards.

Qui laissent aux lectrices et lecteurs la liberté d’y démêler le vrai du faux, le rêve de la réalité, le souhaitable de l’inacceptable,

Ainsi que

Je m’éveille à l’écriture libre par la forme la plus ancienne, la plus populaire de la narration qui existe dans toutes les cultures, le conte.

Ce sont des contes dans les langues que j’ai fait miennes, par le hasard de la naissance, la langue maternelle, par le sens de l’histoire, le français et l’allemand, par mes choix de jeunesse, l’anglais et l’italien, Les mots de ces histoires me viennent comme me pousse et ma bouche et mon esprit, wie mr’ de Schnäwel gewachse esch un de Kopf sich gedreiht het in de Wanderungs’Freie Luft.

Isch redde wie’mr de Schnowel gewachsen ich, un er wachst immer noch, im Kreis von d’r ganze Wält ! Traduction : Je parle, j’écris, je communique avec les langues qui ont poussé dans mon bec, et qui poussent encore au gré des voyages et rencontres dans notre monde devenu si loin et si proche.

Marianne VEGE